Pascal Jenny: «L'élection d'Andy Schmid est une chance énorme pour le handball suisse»

Pascal Jenny, Andy Schmid devient entraîneur de l’équipe nationale suisse – un exploit pour la fédération.  Oui, c’est un véritable exploit. L’un des meilleurs joueurs de handball du monde devient entraîneur national dans son propre pays. Nous avions déjà fait preuve d’une bonne main en choisissant Michael Suter en 2016. A l’époque aussi, c’était une excellente idée de nommer un entraîneur de la relève au poste de sélectionneur national. En ce qui concerne Andy, je suis convaincu qu’il déclenchera un enthousiasme supplémentaire sur et en dehors du terrain. Son élection est une chance énorme pour le handball suisse. Une chance que nous devons, voulons et allons saisir.

C’est surtout une décision courageuse. Andy Schmid n’a jusqu’à présent entraîné aucune équipe et on lui confie tout de suite l’équipe nationale.
Le monde appartient aux courageux ! Ces dernières années, j’ai pu constater, en tant que membre du conseil exécutif de Swiss Olympic, membre du conseil de fondation de l’Aide sportive suisse et partenaire de divers clubs dans différentes disciplines sportives, qu’il n’existe pas de « meilleur entraîneur ». Il n’y a que la meilleure combinaison d’équipe et d’entraîneur. Dans notre constellation, le « meilleur » entraîneur national de handball ne peut donc s’appeler qu’Andy Schmid. Rétrospectivement, après le championnat d’Europe à domicile de 2006 – auquel j’ai moi-même eu l’occasion de participer – nous avons progressivement perdu du terrain jusqu’à « l’ère Suter », malgré la présence de quelques entraîneurs nationaux très expérimentés. Avec Michael Suter, nous avons eu le courage de promouvoir un pur entraîneur de la relève au poste d’entraîneur national. C’est devenu une histoire à succès. Je suis convaincu qu’avec Andy Schmid, nous pourrons à nouveau profiter de cet élan.

Andy Schmid reprendra le flambeau à l’été 2024. Pourquoi cette annonce précoce ? Comment la décision a-t-elle été prise ?
Nous sommes une fédération sportive visionnaire, dotée d’une stratégie claire et qui prend des décisions cohérentes. Nous sommes l’une des premières fédérations sportives à avoir créé un poste de « participation » au sein de la direction de la FSH. Avec Michael Suter, nous allons maintenant poursuivre l’objectif « EURO 24 » avec toute la rigueur nécessaire. Parallèlement, nous lançons le projet « EURO à domicile 28 » avec la communication précoce de la nomination d’Andy Schmid. Les entreprises qui réussissent aujourd’hui agissent de manière durable et flexible. Pour cela, elles misent également sur des projets parallèles axés sur la vision. C’est exactement ce que nous faisons. C’est ce que défend le Comité central, tout comme moi en tant que personne. Je ne crois pas du tout aux décisions rapides à court terme et orientées vers les résultats. De plus, la Fédération suisse de handball et notre sport dans son ensemble ont besoin de plus de moyens financiers. Pour trouver des partenaires, il faut aujourd’hui une stratégie claire, des objectifs transparents et une planification stable du personnel ; c’est la seule façon de créer de la confiance et de la prévisibilité. Avec les décisions présentées ici, tout le monde sait où le handball masculin se dirige.

La FSH a-t-elle aussi envisagé d’autres options ? Entre autres une prolongation du contrat de Michael Suter ?
Non. Ma philosophie de direction est que les personnes occupant des postes de direction dans notre monde en évolution rapide – que ce soit dans l’économie, la politique ou le sport – devraient être remplacées après huit à douze ans. C’est la seule façon de maintenir une dynamique élevée, de faire entrer de nouvelles idées et d’ouvrir des opportunités aux talents. Avec Michael Suter, nous avons remis le « navire » de l’équipe nationale masculine de handball sur la bonne voie. Bien sûr, certains signes d’usure sont aujourd’hui perceptibles. C’est donc le bon moment pour saisir la chance qui se présente, car la stratégie de la FSH convient parfaitement au type « Andy Schmid ». Avec un emploi de 100%, il motivera bien au-delà du terrain, Andy deviendra ainsi une figure d’identification pour la voie participative du handball suisse. Et cela sans risque de négliger le travail principal pour et avec l’équipe nationale.

La FSH a une stratégie. Celle-ci est au premier plan. Dans quelle mesure le nom « Andy Schmid, entraîneur national 2024 » contribue-t-il à la faire avancer – voire à l’accélérer ?
En tant que Fédération suisse de handball, nous voulons, avec tous nos clubs, apporter une contribution pertinente à la solidarité de notre société. C’est la phrase la plus importante de la vision de la FSH. Dans les programmes stratégiques qui s’y rapportent, il est question de recettes supplémentaires pour le handball, d’un plus grand nombre de handballeuses et de handballeurs ou d’un plus grand soutien de la communauté. La vidéo sur la nomination d’Andy Schmid comme entraîneur national à partir de 2024 illustre très bien à quel point nous pensons et agissons de manière globale et à long terme. La notoriété d’Andy et surtout son caractère authentique nous serviront de « booster » sur tous les sujets. D’une part parce qu’il comprend et vit notre vision, d’autre part parce qu’il est capable d’enthousiasmer les gens.

Andy Schmid aura également de tâches à accomplir en dehors de son poste classique d’entraîneur national. Quelles sont-elles ?
Nous en mentionnerons une en particulier. Il participera régulièrement aux réunions de la direction et contribuera, en tant qu’anticonformiste, à orienter notre fédération sportive avec encore plus de succès et de concentration vers la réalisation de nos objectifs. Parallèlement, il jouera à l’avenir, avec d’autres représentants de la fédération, un rôle de soutien lors de rencontres avec des partenaires existants et nouveaux de l’économie et de la société.

Quels effets à court et à long terme la fédération espère-t-elle tirer de cette réorientation à la tête du handball masculin ?
En travaillant et en nous concentrant sur l’Euro 2028 à domicile, nous offrons aux partenaires existants et nouveaux la possibilité de faire partie d’un voyage commun. Celui-ci comprend des thèmes tels que la planification de carrière pour le sport et l’après-sportif, l’extension stratégique du handball en Suisse romande et au Tessin. Ou encore, justement, une communication moderne et orientée vers différentes communautés.

De quels partenaires parles-tu concrètement ? De quel ordre d’importance ?
Pour atteindre nos objectifs ambitieux, nous avons besoin d’environ 1,5 million de francs de ressources financières supplémentaires par an. C’est très exigeant et un grand défi. L’objectif est de créer des plus-values avec les partenaires existants et de gagner de nouveaux partenaires, peut-être surprenants.

Source: SHV / Foto: Alexander Wagner