Andy Schmid: «Je me fixe toujours les objectifs les plus élevés – même en tant qu’entraîneur»

Andy Schmid, après ta carrière sans précédent dans le handball suisse et européen, tu seras à partir de l'été 2024 entraîneur de l'équipe nationale suisse. Un grand honneur pour toi?
Bien sûr, c'est un immense honneur pour moi. Le voyage en tant que joueur a été incroyable et n'est pas encore terminé. Pouvoir reprendre le poste d'entraîneur national après ma carrière active me remplit de fierté. Je suis convaincu que je peux faire progresser le handball suisse. Durant ma carrière active, j'ai toujours eu une vision d'ensemble et je veux poursuivre cette vision en tant que coach.

Explique-nous ton parcours pour devenir entraîneur national. As-tu déjà tous les diplômes en poche?
Au cours des dernières années, il est devenu de plus en plus évident que je voulais devenir entraîneur. J'ai donc déjà commencé ma formation à la FSH en 2017. En décembre, j'ai pu passer avec succès mon examen écrit de licence A. Cet été, je suivrai encore la formation d'entraîneur professionnel à Macolin. Pour moi, une chose est claire: il sera important à l'avenir de garder les joueuses et les joueurs nationaux suisses dans le handball et de les inciter à suivre des voies similaires. C'est également nécessaire pour être en accord avec la stratégie actuelle de la FSH.

C’est une situation inhabituelle: tu agis encore en tant que joueur jusqu’à l’Euro 2024, puis tu deviendras le chef de tes coéquipiers en tant que néo-entraîneur national. Comment gères-tu cette situation?
Tout d’abord, je tiens à préciser que nous sommes dans le sport de compétition professionnel. Les rôles sont bien définis. Tant que je serai sur le terrain, je ferai tout pour que nous réussissions. Je ne changerai à aucun moment mon comportement envers mes coéquipiers actuels et le staff de coaching. Mon âge et mon expérience m’aideront également dans ce domaine. De plus, je suis depuis un certain temps déjà une sorte de partenaire de l’entraîneur, notamment en raison de ma position d’arrière.

Mais tu n’as aucune expérience en tant qu’entraîneur sur la ligne de touche. Comment comptes-tu combler ce manque?
En tant que joueur comme en tant qu’entraîneur, je me fixe toujours les objectifs les plus élevés. Et pour atteindre ces objectifs, j’agirai avec la même passion et le même dévouement que si j’étais toujours joueur. Mais je suis également conscient que je commettrai des erreurs. C’est un processus permanent et une évolution. De plus, je réfléchis déjà à la manière dont nous pourrions composer le reste du staff afin d’être le mieux préparé pour l’été 2024.

Les exigences envers l’équipe nationale ont augmenté. Neuf Suisses jouent déjà en Bundesliga, et le championnat d’Europe à domicile aura lieu dans cinq ans.
Les perspectives sont bonnes. C’est bien de voir autant de jeunes Suisses qui jouent la carte du sport de haut niveau et qui osent faire le saut à l’étranger. C’était encore très différent il y a quelques années! Michael Suter a largement contribué à ce changement. L’objectif doit maintenant être de faire en sorte que ces joueurs deviennent des «joueurs clés». Je veux les soutenir dans cette voie. J’ai appris que la formation individuelle est d’une importance capitale. Je vais également inciter d’autres joueurs, aujourd’hui encore très jeunes, à suivre une telle voie. Ils doivent occuper le devant de la scène jusqu’aux championnats d’Europe à domicile de 2028 et au-delà.

Les objectifs de la Fédération sont clairs: la Suisse doit participer au plus grand nombre possible de tournois finaux. Comment comptes-tu franchir cet obstacle?
Le nombre de nations pouvant se qualifier pour les phases finales est immense. Et il ne faut pas oublier qu’il est plus facile de se qualifier pour les championnats d’Europe que pour une Coupe du monde. Mais il est clair que les objectifs de la FSH nous imposent de participer à un maximum de grands événements. Pour cela, il faut un engagement extrême, et ce de tous les côtés: Fédération, clubs, joueurs, entraîneurs et sponsors.

Tu seras employé à 100 pourcents par la Fédération. Ton rayonnement et tes compétences iront au-delà du poste d’entraîneur national. Quel est le profil de ton poste?
D’une part, j’assume les tâches habituelles d’un entraîneur national: encadrement de l’équipe nationale A, participation à la formation des juniors, collaboration avec les clubs, etc. D’autre part, j’assumerai également des tâches «en dehors» de la salle. Le handball doit être perçu en Suisse comme un sport moderne, attrayant et adapté à notre époque. Comme le Comité central, je suis convaincu qu’une fédération a besoin de plus que de résultats «bruts». Nous souhaitons que tous les groupes de personnes participent à notre sport et que nous puissions y intégrer tout le monde. La Fédération a déjà lancé des projets tels que «Handball fait École» ou la «TogetherLeague». Mais pour cela, nous avons aussi besoin de sponsors et de partenaires. Il est évident que des résultats positifs accélèrent notre développement et notre vision et les rendent crédibles. Je me réjouis en outre des échanges réguliers avec la direction opérationnelle, à laquelle je participerai activement.

Tu ne te vois donc pas seulement comme entraîneur de l’équipe nationale A.
L’équipe nationale A est la pointe de l’iceberg. En fin de compte, le handball suisse a autant besoin des entraîneurs pour enfants que des entraîneurs professionnels de la QHL. Je souhaite apporter mon savoir-faire et mon influence en dehors du terrain, afin que la fédération et notre sport évoluent dans le sens de notre vision commune.