Nicola Bignasca: «L'intérêt est palpable dans tout le canton du Tessin»

Nicola Bignasca, le premier tournoi tessinois de handball scolaire aura lieu ce mardi à Tenero. Comment as-tu passé ces derniers jours, et comment te sens-tu?

Nicola Bignasca: J’ai passé les derniers jours à affiner le plan des matchs et à rencontrer les 40 collaboratrices et collaborateurs qui ce mardi prendront un jour de congé pour participer à cette manifestation historique pour le Tessin. Je me sens très bien parce que je suis entouré d’amis que j’estime beaucoup pour leur compétence et passion pour le handball.

Le club tessinois Pallamano Ticino a été créé en 2017 et ne cesse d’évoluer depuis. Comment est né cette initiative dans un canton où le handball est un sport peu connu?

Nicola Bignasca: Tout a commencé avec la venue d’un entraîneur de handball italien, Antonio Marano. A son arrivée, il a constaté que le handball n’était pas pratiqué ici, et il a proposé un cours de sport facultatif Handball dans une école primaire de Bellinzone. Mon fils faisait partie des premiers enfants à y participer, et lorsqu’il a pu jouer son premier tournoi en Lombardie avec Antonio, je l’ai accompagné. C’était une journée extraordinaire, tant pour les enfants que pour nous, les accompagnants. Antonio et moi avons beaucoup échangé, durant le tournoi et plus tard, sur l’absence de clubs de handball au Tessin. Il est un très bon technicien, alors que de mon côté, je pouvais amener l’expérience dans la gestion d’une association et les relations avec les partenaires. Nous avons joint nos forces, et c’est ainsi qu’est né Pallamano Ticino, le premier club tessinois affilié à la fédération.

Pourtant, ce n’est que depuis cette saison que vous proposez des leçons de découverte à grande échelle dans les écoles pour promouvoir le handball.

Nicola Bignasca: Durant les premières saisons, notre premier but était de consolider les bases du club. Il fallait trouver des salles, entraîneurs puis depuis peu des jeunes arbitres. Le déclic pour une plus grande promotion est survenu il y a une année. Au mois de mai, l’Office cantonal du sport a lancé un appel aux projets pour encourager les jeunes tessinois à commencer ou reprendre un sport après la pandémie. C’est là que j’ai vu une réelle opportunité pour notre sport et le programme «Handball fait Ecole» de la fédération. Étant le seul club de handball du canton et avec un programme tout prêt, nous avons obtenu l’accord du canton de proposer des leçons dans les écoles primaires et secondaires. Nous nous sommes concentrés en premier lieu sur les écoles de Bellinzone, mais l’intérêt a été énorme! A tel point que nous avons demandé une rallonge exceptionnelle à la FSH pour pouvoir donner toutes les leçons demandées.

Ce succès se reflète aussi dans le nombre d’inscriptions au tournoi scolaire qui aura lieu au Centre sportif national de la jeunesse de Tenero (CST). Comment expliques-tu cet engouement?

Nicola Bignasca: En automne, la télévision TSI a réalisé un reportage sur notre club et nos offres – beaucoup d’enseignants se sont annoncés par la suite pour bénéficier d’une leçon HfE donnée par Antonio. Mais en raison du Covid, les inscriptions au tournoi n’ont décollé qu’à début-février lorsqu’on a pu entrevoir un allègement des mesures sanitaires. Avec un total de 48 équipes inscrites, nous avons dû chercher des solutions d’agrandissement très rapidement. Grâce au soutien de mes collègues au CST, nous sommes passés de deux à sept terrains pour ce premier tournoi.

Quel objectif poursuivez-vous à moyen terme en proposant des leçons de découverte?

Nicola Bignasca: Nous avons donné la priorité à la commune de Bellinzone dans un premier temps, mais l’intérêt est aussi palpable dans les autres régions du Tessin. A Biasca par exemple, mais aussi à Tenero, Locarno et Lugano. Notre engagement dépend bien sûr étroitement des infrastructures mises à disposition. Notre but est de proposer durablement des activités de handball. Nous avons pu obtenir un créneau de salle à Biasca, c’est pourquoi ce sera la prochaine région que nous prendrons en compte.

Et à long terme?

Nicola Bignasca: Notre projet d’envergure et à long terme est de créer et consolider, dans tout le canton, des structures locales de handball en plus d’une association cantonale. Ou en chiffres: 80 pourcents des Tessinois qui le souhaitent pourront jouer au handball à 20 minutes de leur domicile au maximum. Je travaille étroitement avec Daniel Willi, responsable Régions et Clubs de la FSH, pour soumettre ce projet à la fondation Pro Handball et obtenir les fonds nécessaires.

Ton engagement pour ton club et le sport de handball est énorme, tout comme celui d’Antonio Marano. Quelle est votre motivation, où puisez-vous votre énergie?

Nicola Bignasca: Personnellement, j’ai toujours travaillé dans la promotion du sport, d’abord comme enseignant puis au sein de l’Office fédéral du sport. Aujourd’hui encore, c’est mon domaine de prédilection et avec le handball, je peux faire de la promotion directement sur le terrain. Du côté d’Antonio, c’est simple, c’est un passionné. Il vit pour le handball, et avec ses qualités de formateur, nous nous complétons à merveille.

Pour terminer, quel est ton souhait pour cette première édition de tournoi scolaire?

Nicola Bignasca: Je souhaite que chaque enfant qui participe au tournoi marque au moins un but et qu’il rentre à la maison enthousiaste d’avoir pris part à ce tournoi.