«Décision finale revient toujours aux arbitres» – toutes les infos sur la preuve vidéo

La preuve vidéo sera possible grâce à de nouvelles caméras multi-angles qui seront utilisées pour la première fois dans toutes les salles de la QHL à partir du 27 août, dans le cadre des innovations dans le streaming en direct.

Stephan Summ, responsable Compétition et arbitres dans la Fédération suisse de handball, explique dans une interview le fonctionnement exact du système de vidéo-replay, les scènes qui peuvent être revues et pourquoi la décision finale revient dans tous les cas aux arbitres.

Stephan Summ, pourquoi le VR est-il désormais utilisé dans la QHL ?

« Il est important de souligner que dans le handball, nous ne parlons pas d’un « arbitre vidéo » comme dans le football, mais d’un système vidéo-replay. Il n’y a pas de personne supplémentaire qui prend les décisions : seuls les arbitres peuvent revoir une action dans des situations clairement définies. Cela n’est possible que depuis peu, car nous disposons désormais d’un système de streaming avec plusieurs angles de caméra. Avec l’ancienne caméra panoramique, une utilisation judicieuse n’aurait pas été possible, car il faut toujours deux à trois angles différents.

Quel est l’objectif du VR ?

« Nous voulons avant tout éviter les erreurs de jugement dans des moments critiques clairement définis. Souvent, la question est la suivante : deux minutes ou un carton rouge ? Et si c’est un carton rouge, contre qui exactement ? Les erreurs de remplacement, les regroupements ou les scènes décisives dans les 30 dernières secondes peuvent également être revues. »

Qui peut demander une vérification ?

« Les arbitres et les délégué·e·s peuvent demander un vidéo-replay, selon la situation. Les entraîneurs et les joueurs ne peuvent pas demander un vidéo-replay. S’ils le font, ils reçoivent généralement une pénalité de deux minutes. Nous voulons éviter que cela soit constamment demandé, comme c’est le cas dans le football. Cette règle sera appliquée de manière cohérente dès le premier jour du championnat. »

Combien de fois les arbitres ou les délégué·e·s peuvent-ils ou elles utiliser le vidéo-replay ? N’y a-t-il pas un risque que cela perturbe le déroulement du match ?

« Il n’y a pas de limite fixe au nombre de vidéo-replays par match dans le handball – c’est toujours la relevance de la scène qui est déterminante. Nous comptons sur les arbitres et les délégués pour faire preuve de responsabilité et ne recourir à la preuve vidéo que dans des situations clairement définies et importantes. Grâce à des processus clairs et à l’aide de l’opérateur, une revue dure en moyenne 60 à 90 secondes, ce qui est acceptable et sert en fin de compte l’équité. »

Pourquoi le vidéo-replay n’est-il utilisé que dans la QHL masculine ?

« Parce que le replay nécessite au moins cinq caméras avec des angles définis. Cette technologie n’est actuellement pas disponible partout dans les salles de LNB ou chez les femmes. Si le système fait ses preuves, il serait logique de l’introduire également dans la plus haute ligue féminine. Dans la Handball Cup de la Mobilière, le vidéo-replay ne sera utilisée cette saison que lors des rencontres entre deux équipes de la QHL ou lors du Final4, car seule cette infrastructure est garantie. »

Que souhaites-tu pour le lancement du vidéo-replay ?

« Qu’il améliore la qualité des décisions et apporte de la sécurité au bon moment, sans susciter de fausses attentes. Et que nous évitions dès le début qu’une décision clairement fausse soit maintenue après une preuve vidéo. »

Au cours de la saison 2025/26, les délégué·e·s et les arbitres pourront examiner les neuf situations suivantes à l’aide du vidéo-replay :

1. Actions graves et irrégulières – comportements antisportifs sans ballon, hors de la vue des arbitres. (Déclenché par le/la délégué·e)
2. Disqualification (carton rouge) – clarification du numéro de maillot du joueur qui doit être expulsé.
3. Conflits sur le terrain – incertitude quant au joueur à sanctionner lors d’une dispute.
4. Erreur de changement – lorsque l’erreur n’a pas été clairement identifiée par la table de chronométrage. (Déclenché par le/la délégué·e)
5. Simulation – en cas de suspicion qu’un joueur simule une pénalité ou trompe l’arbitre.
6. Situations de la règle 8 – incertitude quant à la décision entre une pénalité de 2 minutes et une disqualification : il existe une incertitude quant aux cas dans lesquels une pénalité de 2 minutes est suffisante pour les infractions visées à la règle 8 (par exemple, comportement antisportif, faute grossière, actions dangereuses) ou si la situation nécessite une disqualification directe.
7. Scènes décisives pour l’issue du match dans les 30 dernières secondes – par exemple, tirs de sept mètres contestés ou fautes techniques ayant une influence décisive sur le match.  
8. Temps mort électronique pour les équipes – problèmes techniques ou incertitude quant à la possession du ballon ou à l’action de la sonnerie. (Déclenché par le/la délégué·e)
9. Autres – décisions susceptibles de donner lieu à une réclamation formelle.

Deux autres situations sont définies, mais ne seront ajoutées que lors d’une phase d’extension ultérieure. Comme elles nécessitent des caméras de but qui ne sont pas encore disponibles dans les salles, elles ne seront pas mises en œuvre dans la saison 2025/26 :

• But / Pas de but – Ballon au-delà de la ligne – le ballon a-t-il entièrement franchi la ligne de but ? Cela ne peut être vérifié que si, par exemple, un filet défectueux entraîne une fausse décision. Pas de décision au centimètre près.
• But / Pas de but – avant ou après le coup de sifflet – un but a-t-il été marqué avant la fin du temps réglementaire ou avant l’interruption du match ?

Le vidéo-replay est depuis longtemps établie dans le handball de haut niveau. Il est notamment déjà utilisé dans les ligues et compétitions européennes suivantes (liste non exhaustive) :

·       Ligue allemande de handball

• Ligue danoise de handball
• Starligue française
• Compétitions internationales – standard depuis plusieurs années dans les tournois IHF et EHF (par exemple, championnats du monde, Ligue des champions).