
Pascal, quel est ton bilan personnel de la saison 2024/25?
Cette année a été intense, tant sur le plan émotionnel que sportif et organisationnel. Nous avons célébré des moments forts, réalisé de grands progrès, mais aussi relevé des défis. Je suis fier de ce que nous avons accompli ensemble.
Quels ont été les trois plus grands succès de cette saison pour toi?
Premièrement, l’organisation réussie du championnat d’Europe féminin 2024 à Bâle. Cela a été mis en œuvre de manière exceptionnelle. Deuxièmement, le «processus de changement» au sein de la FSH. Nous n’avons pas encore atteint notre objectif, mais nous sommes désormais conscients du chemin à parcourir et nous avançons de manière visible dans cette direction. La modernisation du handball suisse, qui passe d’une bonne administration à un réseau sportif à l’esprit entrepreneurial, reste ma priorité. Et troisièmement: l’énorme augmentation de la production de contenus (vidéo) sur le handball – notre visibilité n’a jamais été aussi forte.
Qu’est-ce qui t’a particulièrement impressionné?
La passion des membres de la communauté du handball. Les joueurs et joueuses, les entraîneurs et les arbitres, en particulier dans le sport de compétition et dans la relève. Et le nombre de bénévoles qui s’engagent jour après jour pour le handball. Cela n’a pas de prix. Il faut également mentionner l’engagement important de nombreux clubs dans le cadre de l’action «billetterie des clubs» pour l’EURO 2024 féminin à Bâle. Sans cet engagement de la communauté, il aurait été difficile d’atteindre des records d’affluence lors des matchs du championnat d’Europe. Chapeau à tous ces nombreux clubs actifs – je les remercie du fond du cœur!

Comment s’est déroulée la collaboration avec Swiss Olympic, les fédérations de sport collectif en salle et les autres partenaires?
Très bien. Nous avons franchi des étapes importantes, tant sur le plan sportif que financier et structurel. Nous bénéficions notamment d’un élan considérable en matière des structures de promotion et de préparation en vue du championnat d’Europe masculin à domicile en 2028. L’objectif 4 de la FSH «Nous participons régulièrement au championnat d’Europe et du monde avec les équipes nationales féminines et masculines» a été adapté comme suit: «Nous atteignons régulièrement les phases finales du championnat d’Europe et du monde et nous nous qualifions pour les Jeux Olympiques de Brisbane en 2032!» Cette adaptation révèle beaucoup sur les ambitions réalistes et la nouvelle image que nous avons de nous-mêmes au sein de la FSH. Au sein de Swiss Olympic, où j’ai l’honneur d’occuper la fonction de vice-président, nous sommes désormais considérés comme une fédération modèle dans de nombreux domaines.
Quelles évolutions t’inquiètent?
Les déséquilibres dans notre sport. Nous progressons trop lentement dans les régions où le handball est encore peu populaire et «hors communauté». La charge financière des clubs continue d’augmenter. Dans la QHL notamment, nous vivons en partie au-dessus de nos moyens. Nous devons remédier rapidement à cette situation grâce à un système de licence transparent, pertinent et efficace. De même, la pression sur le bénévolat reste forte: qui, dans notre société, nous permettra à moyen terme de continuer à proposer un handball attractif et enthousiasmant à un large public? La situation des salles reste également tendue et nécessite des solutions créatives, politiques et durables. Parmi les joueurs et joueuses licencié·e·s, certains clubs ont des listes d’attente, tandis que d’autres ont du mal à former des équipes. Nous devons réussir à multiplier ces «exemples de bonne pratique» dans d’autres régions.
Qu’est-ce que tu penses du travail dans le domaine du sport de compétition?
Toute l’équipe fait un excellent travail, tant sur le plan organisationnel que sportif. Et avec Knut Ove Joa et Andy Schmid, nous avons deux entraîneurs nationaux qui voient plus loin que le bout de leur nez. Pour nous, les résultats et notre propre succès ne sont jamais au centre de nos préoccupations. Avec ces deux, nous avons fait un grand pas en avant ! A l’avenir, je continuerai à accorder peu d’attention aux initiatives qui se concentrent «uniquement» sur des acteurs ou des clubs individuels. Les résultats sont bons, mais nous avons des buts à long terme, des académies aux équipes nationales juniors et élites.
Quelles sont les principales tâches stratégiques pour les deux prochaines années?
Le championnat d’Europe masculin à domicile en 2028 constitue bien sûr un objectif important, mais aussi un test, car il reste encore beaucoup de travail à faire. La collaboration avec les fédérations espagnole et portugaise est plutôt laborieuse jusqu’à présent. Parallèlement, nous voulons donner un nouvel élan au sport populaire auprès de notre base et dans le domaine de la numérisation. La durabilité et la diversité figurent également à l’ordre du jour, notamment parce que le système suisse de promotion du sport est en cours de révision. Les thèmes autres que le sport de compétition prennent davantage d’importance.
La fédération de handball a produit plus de contenu, de vidéos et d’images animées que jamais auparavant. Pourquoi est-ce important?
Parce qu’aujourd’hui, les émotions se transmettent par les images. Les images animées nous aident à créer une proximité avec les fans, les sponsors et les médias. C’est également un outil puissant pour montrer notre reconnaissance envers nos joueurs et joueuses.
Que souhaites-tu pour le handball suisse pour la prochaine saison?
Du courage, de la coopération et du plaisir de jouer, à tous les niveaux. Si nous restons soudés, nous pouvons accomplir de grandes choses. L’esprit est là. Nous voulons continuer à améliorer l’efficacité et, dans certains cas, la volonté de voir «l’ensemble». Le RED Gamepass en est un parfait exemple. La révolution du streaming en direct ne réussira que si, en tant que communauté, nous considérons le handball dans son ensemble et devenons des utilisateurs·trices réguliers·ères et des détenteurs/trices du RED Gamepass dans les clubs et les régions!
Et personnellement, qu’est-ce qui te motive à continuer, en tant que président, à influencer l’avenir stratégique de la fédération avec le comité central?
Les gens. L’énergie qui se dégage de notre sport. Et le fait de savoir que notre engagement offre des perspectives aux jeunes, tant sur le plan sportif qu’humain et social.